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Neutralité carbone : les stations de ski s’engagent

En montagne, les stations de ski visent la neutralité carbone. Quels sont leurs engagements pour y parvenir ?

Le dérèglement du climat, la protection de l’environnement, l’empreinte écologique et le zéro déchet sont au cœur de notre actualité. Face à l’urgence climatique, certains pays se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

La neutralité climatique, qu’est-ce que c’est ? C’est le principe de l’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre, générées par l’activité humaine, et l’absorption de ces derniers par des réservoirs naturels ou artificiels.

Pourquoi parle-t-on de neutralité carbone ? Parce que le gaz à effet de serre le plus connu, qui est aussi celui qui a le plus grand impact sur le réchauffement climatique, c’est le dioxyde de carbone (CO2). Il représente 76 % des émissions de gaz à effet de serre selon le GIEC.

En France, de nombreuses institutions et entreprises prennent des résolutions pour atteindre l’objectif d’un changement durable. C’est le cas par exemple des domaines skiables français, directement victimes du réchauffement climatique. Ils veulent inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre.

Le 1 et 2 octobre 2020, à Grenoble, a eu lieu le congrès des Domaines Skiables de France (DSF). À cette occasion, 250 exploitants membres des DSF se sont engagés sur 16 actions concrètes pour la protection de l’environnement, regroupées en 5 grandes thématiques.

En ligne de mire : la neutralité carbone des domaines skiables de France en 2037. Mais ce n’est pas tout, ils visent aussi une réconciliation entre les passionnés de ski et la nature en montagne.

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Neutralité carbone des domaines skiables en 2037

 

La première des 5 grandes thématiques, c’est la neutralité carbone des domaines skiables pour 2037. C’est-à-dire de ne plus émettre un gramme de CO2 d’ici à 2037. Pour respecter cet engagement, 5 points ont été mis en place :

 

  • D’abord, le projet de développement de dameuses à hydrogène. L’entretien des pistes durant la saison d’hiver pèse lourd dans le bilan carbone des domaines skiables. Les dameuses représentent à elles seules 58 % du bilan carbone des domaines skiables, selon une étude datant de 2010, soit 1,2 % du bilan des stations de ski.

Selon le président des DSF, des prototypes de dameuses à hydrogène devraient être dévoilés d’ici 3 à 5 ans, ce qui annoncerait que la plupart des dameuses diesel auraient disparu à horizon 2030.

  •   Le second point, c’est le déploiement du bilan carbone dans tous les domaines skiables. Ces derniers devront effectuer un bilan carbone sous trois ans.
  • Ensuite, tous les conducteurs d’engins de damage seront formés à l’éco-conduite sous 5 ans. Cela permettra d’abaisser de 5 à 10 % la consommation de gasoil et des émissions carbone, sans attendre le développement des dameuses à hydrogène.
  • En quatrième point, les conducteurs des remontées mécaniques téléportées (télésièges, télécabines, téléphériques) suivront aussi une formation à l’éco-conduite sous 2 ans. Cela permettra de réduire de 10 à 20 % la consommation électrique des domaines skiables.
  • Enfin, le dernier point concerne l’utilisation raisonnée des remontées mécaniques. En ce sens, les domaines skiables fermeront certaines remontées mécaniques en cas d’activité insuffisante, du moment que cela n’impacte pas le nombre de pistes ouvertes en hiver.

En parallèle de ces actions, la Compagnie des Alpes (CDA) s’est engagée sur un partenariat de 10 ans avec l’Office national des Forêts (ONF) pour planter ou replanter plus de 250 ha de forêts. Le but est de neutraliser et compenser 45 000 tonnes de CO2 sur les 30 années à venir.

Dès 2021, la Compagnie des Alpes a financé 50 ha de reboisement en forêts domaniales de Savoie, Haute-Savoie et Hautes-Alpes, pour être au plus proche de ses domaines skiables. Mais également 50 ha dans l’Oise, proche du Parc Astérix.

 

Le bilan carbone des stations de ski

 

Toutefois, tous ces engagements visant la neutralité carbone concernent les domaines skiables. Selon plusieurs études, ils ne représentent que 2 % du bilan carbone des stations de ski.

 

En effet, lorsque l’on parle du bilan carbone des stations de ski, on inclut non seulement les domaines skiables, mais aussi les déplacements, le chauffage, l’isolation et la consommation sur place.

Il faut savoir que deux grands postes concentrent la majorité des émissions de gaz en station : le transport de personnes représente 57 % et les usages énergétiques des bâtiments 27 %. Parmi les 57 % des transports, sont compris 54 % de voitures et 35 % d’avion, dont 25 % d’acheminement de tourisme étranger, selon une étude datant de 2010.

 

Sur ce point, la Compagnie des Alpes s’engage à développer les navettes électriques pour le transport en station de la clientèle.

Certaines stations de ski se mobilisent également depuis quelques années. Dans ce sens, certains domaines proposent des réductions sur le prix du forfait sur présentation d’une confirmation de voyage BlaBlaCar ou BlaBlaBus, si les clients sont venus en véhicule 100 % électrique ou encore grâce au nombre d’occupants dans la voiture.